Quelle différence y a-t-il entre un puits canadien et un provençal ?

Le puits canadien (PC) est directement inspiré de ce qui se faisait dans le Midi, à savoir, profiter d’un tunnel ou d’un sous-sol pour en faire remonter de l‘air frais dans la maison en été. Ce type d’aménagement n’avait d’utilité qu’en période chaude, contrairement au PC, qui lui permet une régulation thermique tout au long de l’année.

Leur fonctionnement est basé sur l’échange thermique air/sol, fournissant ainsi une température relativement constante. En effet, le PC est composé d’un réseau de tuyaux enterrés qui permettent de chauffer ou refroidir l’air qui y circule. Cet air est ensuite insufflé à l’intérieur du bâtiment équipé.

Permettant à la fois de conserver une température agréable quelle que soit la saison et de faire des économies énergétiques, le puits canadien est un dispositif à la fois traditionnel et avant-gardiste.

De la tradition à l’innovation

L’origine des puits climatiques remonte à l’époque de l’Empire romain. Durant les périodes chaudes, on mettait à profit la présence d’une cave ou d’un tunnel de galets, pour en tirer de l’air frais et rafraîchir ainsi l’intérieur. Le principe de fonctionnement du puits canadien et du puits provençal est basé sur cette pratique : on profite de la géothermie de surface pour réguler la température interne d’un bâtiment.

Aujourd’hui où l’économie d’énergie est devenue un enjeu de poids, ce type d’installations permettant de profiter d’une source inépuisable de chaleur et d’air frais, sont devenues très à la mode. Une fois la mise en place réalisée, elle ne nécessite qu’un entretien limité et offre, tout au long de l’année, la possibilité de réguler la température intérieure, et ce, quel que soit le temps à l’extérieur.

Le réseau de tuyaux enterrés ne souffre pas de l’amplitude thermique de l’air. Au contraire, le sol protège les canalisations et permet de maintenir une ambiance confortable. Tout comme son ancêtre, le puits canadien représente un vrai avantage en été par exemple. Alors que l’on ressent une chaleur écrasante à l’extérieur, l’air circulant dans le réseau est 4 à 6 degrés inférieurs. Autrement dit, il permet de rafraîchir sans utiliser de climatisation, à condition de fournir assez de débit à l’ensemble. Un réel avantage quand on sait ce que consomment ces appareils !

Le PC couplé à une VMC double flux, permet également de profiter d’une ambiance intérieure confortable en hiver sans solliciter le chauffage outre mesure. Le renouvellement d’air est assuré en fonction de la température et de l’humidité intérieure, le gage d’une ambiance saine et agréable. En effet, l’installation d’une VMC double flux avec un PC  ainsi que d’un ventilateur supplémentaire dédié à l’usage en période chaude, en permet une utilisation toute l’année tout en jouissant d’un confort intérieur constant quelle que soit la période de l’année et en ne sollicitant qu’au minimum les autres dispositifs de régulation (chauffage).

Une technique pointue et innovante

Puisqu’il ne suffit pas d’enterrer des tuyaux et d’y coupler un ventilateur, il est nécessaire de faire une étude préalable à la mise en place d’un PC. Tout d’abord, il est important d’analyser la nature du sol dans lequel le chantier sera réalisé. En fonction du type de terrain, des spécificités seront appliquées afin de tirer le meilleur parti de la configuration présente. Par exemple, quelle doit être la profondeur du puits canadien en fonction du sol dans lequel il sera enterré ?

En général, le réseau se situe à 2 mètres de profondeur. Cependant, des terrains argileux ou très rocailleux ne disposent pas des mêmes propriétés thermiques. C’est donc en fonction de l’étude préalable que sera choisie la meilleure stratégie. Ces calculs prennent également en compte le rendement du puits canadien, pour en définir l’efficacité et chiffrer les économies qu’il permettra. C’est sur cette base que l’on calculera ensuite sa rentabilité.

Il est possible de construire votre propre PC pas à pas, mais il faudra néanmoins, faire appel à l’expertise d’un professionnel pour vous assurer d’agir conformément aux contraintes que doit respecter une telle installation. Il existe des kits dédiés qui permettent l’emploi des bons matériaux ainsi que des bons accessoires. Cependant, les calculs permettant d’obtenir un dispositif adapté à votre logement sont complexes. Il est impératif de tenir compte du volume du bâtiment, du débit de l’ensemble, mais aussi de la situation géographique qui induit des besoins particuliers.

Une installation mal réalisée peut s’avérer désastreuse, voire même dangereuse (notamment dans les régions affichant la présence de radon).

Pour ce qui est du coût de l’installation d’un PC, comptez quelques milliers d’euros (environ 7000 euros pour un équipement complet). Ceci dit, la rentabilité est telle, que son amortissement est assuré dans le temps. Les économies qu’il permet sont largement à la hauteur de l’investissement.

Les différentes variantes

Il existe des déclinaisons du système traditionnel. Par exemple, l’installation d’une ventilation double flux avec un PC à eau glycolée promet également de moins bons résultats.

En réalité, il s’avère que ce type de système est plus contraignant en termes de mise en place. La longueur de la tuyauterie à installer est largement supérieure au PC classique. De plus, son rendement n’est comparable qu’à condition de surdimensionner l’ensemble. L’emploi de pompes pour assurer le remplissage de l’ensemble est plus contraignant. Même si elle est une déclinaison du dispositif classique, elle n’en est pas pour autant une amélioration.

Il est également possible de coupler une pompe à chaleur avec un PC. Cette dernière récupère et restitue les calories de l’air. Non content de coûter bien plus cher, cela n’améliore en rien le rendement de l’ensemble. Cette pratique n’est pas très commune aux vues du surcoût de consommation engendré.

Dans le cas du PC hydraulique, c’est le dimensionnement qui peut poser problème. On profite de la présence d’un puits (à eau) pour rafraîchir l’air qui circule dans le réseau de tuyaux. Dans ce cas, l’efficacité est surtout notable en été, mais les travaux nécessaires pour le mettre en place peuvent s’avérer plus contraignants.

Vous l’aurez compris, de tous les puits exploitables, c’est le PC qui jouit du meilleur rapport de rentabilité. Il est à la fois simple et durable, et son entretien n’a rien de contraignant. Il permet d’économiser de l’énergie sans pâtir des écarts thermiques engendrés par les saisons.

Un puits couplé à un système de ventilation reste l’option la moins lourde techniquement et la plus simple d’entretien en comparaison aux autres déclinaisons de ce principe. Une innovation inspirée du temps jadis qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

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